1. Un artifice romanesque. Exemple des romans de Michel Tournier qui racontent toujours la même histoire : la cosmogonie de l’identique, le conflit des frères jumeaux, leur fusion, la difficulté de se débarrasser d’un homoérotisme qui pave la voie à leurs désirs.

  2. (psychanalyse) L’héritage phylogénétique ne représente pas l’essentiel des relations entre des frères qui peuvent être dissemblables en tout.

  1. Façon sirupeuse d’adjoindre à la réalité en son aspect le plus cru. Un sentimentalisme qui l’enjolive.

  1. Une protection assez convenable à l'égard de la dureté du monde.

  2. Un enclos pour l’homme. Un leurre, une manière de se tromper sur le sens de ce que nous disons. Le langage s’avère inefficace la plupart du temps.

  3. (lyrique) Une manière d’enchanter la réalité. Toute parole est un rêve.

  4. (historique) Une grammaire amoureuse. Dans ses fondements les plus originaires, l’histoire a toujours fait coïncider le langage avec la sexualité, l’amour et les mœurs courtoises.

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  1. Un rythme archaïque, celui d’une danse avec les mots.

  2. Un code. La lecture est une marche à suivre qui implique des principes visant à former des sujets obéissants.

  3. (pathologie) Frénésie de lecture. Le signe annonciateur d’un désordre de sa pensée.

  4. (métier) Consultant en lecture. Fabricant de lectures frelatées (impropres à la consommation).

  1. Sépultures muettes.

  2. Élévation des lettres. Procédé laborieux par lequel des travailleurs épuisés et exploités concassent les lettres de granit, avant de les élever de manière à ce que l’auteur, qui habite tout en haut de la page, hors du livre, puisse les utiliser. Ces lettres étaient très lourdes, portées sur le dos de chaque homme qui, ainsi, transportait sur quelques centaines de mètres ces pièces de l'alphabet jusqu’à un monte-charge mécanique. Une à une, les lettres étaient élevées de manière à ce qu'elles puissent être soutenues par le monte-charge, jusqu'au moment où un appel, un cri strident venu d'en haut, signalait que l’élévation allait enfin commencer. 

  3. Correspondance. Lettres d’amour, de rupture, de demandes de soutien. Une catastrophe intime. La réplique personnelle d'un discours qui ne fait plus sens, tel un labyrinthe des mots perdus.

  4. (expression) Hommes de lettres. D’intarissables personnages qui n’en font qu’à leur tête.

  1.  Dictionnaire portatif.  Un manuel d’instruction qui élucide les expressions techniques incompréhensibles au commun des mortels.

  1. (bourgeois) Celle qui connaît tous les secrets. La lingère ne cesse de remettre au psychiatre des petits bouts de papier qui trainent, par-ci par-là, dans un pan de sa chemise, de ses pantalons, parfois dans ses chaussettes.

    Citation : « Monsieur, vous ne les méritez pas, vos patients, s’ils savaient, s’ils savaient, les pauvres chéris, comment vous les maltraitez, comment vous les oubliez, comment vous les laissez tomber, malgré vos bonnes paroles, votre verbe et votre prestance qui peuvent, en effet, tromper les plus malheureux, les désespérés, ceux-là qui sont disponibles au suicide, à toutes formes de mutilation et d’annihilation. Vous ne les méritez pas. » — La lingère

  1. Une exigence qui est la condition même du maintien du commerce éditorial. La nécessité d’être clair se transforme en tour de passe-passe.

    antonyme : illisibilité

  1. Un bizarre objet de prédilection, parfois jugé inutile.

  2. Un trompe-la-mort.

  3. Un paravent. Sorte de rideau ou de voile derrière lequel on se sent transformé du tout au tout.

  4. Disparition du livre. Phénomène par lequel une lettre s'efface, par exemple la consonne L, générant de la confusion grammatical. Le livre devenait ivre, ce qui, pour certains, impliquait l'idée d'un homme ou d'une femme ivre, de l'utilisation sans doute excessive d’alcool qui provoque un état euphorique ou dépressif, une altération de la personnalité. Mais être « ivre », ce n'est pas le « livre ». Ivre, ce n'était pas le livre, ce qui, parmi chez les plus lettrés, provoquait une colère manifeste.

  1. Parole qui se veut émouvante.

  2. (péjoratif) Lyrisme bancal. Une sensiblerie qui ne mérite pas que l'on s'y attarde. L’émotion fade, la banalité remplie d'adjectifs, de propos à la fois larmoyants et cassants.